«Je ne sais pas quoi faire comme études» : les conseils du psy

«Je ne sais pas quoi faire comme études» : les conseils du psy

Thomas a 18 ans, et ne sait plus où il en est. La date limite pour s’inscrire sur Parcoursup approche et il ne sait toujours pas quoi faire comme études.

La question de Thomas, 18 ans: «Je ne sais pas quoi faire comme études»

«Je m’appelle Thomas, j’ai 18 ans et je suis en terminale ES. J’ai à peu près la moyenne. Mais je ne suis vraiment passionné par aucune matière et je ne sais pas du tout ce que je veux faire après le bac. A priori, plutôt la fac ou un IUT mais je ne sais absolument pas dans quel domaine. Je déteste par dessus tout la philo et l’espagnol. J’ai un niveau correct en anglais mais je ne suis pas bon en maths. Souvent, je suis peu motivé pour travailler, cependant lorsque le sujet et le professeur sont intéressants, je le suis davantage. Que me conseillez-vous?»

Procédez par élimination

Vous ne savez pas encore ce qui vous pourrait intéresser vraiment, en revanche vous savez parfaitement ce qui ne vous plaît pas. Listez les matières, le type d’études, les métiers pour lesquels vous n’avez aucune attirance. En éliminant des domaines entiers, vous y verrez déjà plus clair. Interrogez-vous également sur ce que vous aimez et n’aimez pas faire en dehors des cours. Quels sont vos hobbies, vos loisirs, vos passions? Et à l’inverse quels types d’activités vous rebutent? Vous aurez ainsi des indications sur les domaines, les métiers, les formations, les voies qui peuvent vous correspondent ou pas.

Tenez compte de votre personnalité

Si vous êtes autonome, capable de travailler seul, de vous organiser et de ne pas vous sentir un peu perdu dans un amphi, vous pouvez envisager une inscription en université dans une filière que vous avez sélectionnée comme potentiellement intéressante à vos yeux. Mais si vous avez besoin d’être suivi, boosté et encadré pour travailler car vous manquez d’auto-motivation, alors évitez l’université. Vous risquez d’y passer un mois et les six autres mois de l’année universitaire à la maison, en vous demandant quelles études poursuivre l’année suivante. Les élèves qui ont besoin d’un cadre scolaire structuré, de professeurs exigeants et présents tout au long de leur cursus ont intérêt à envisager plutôt une classe préparatoire, une prépa intégrée, un BTS , un IUT. Une fois que vous aurez fait cette introspection, vous pourrez faire appel à un conseiller d’orientation pour affiner les différentes pistes que vous aurez retenues.

Débarrassez-vous des idées toutes faites

Choisir des études universitaires généralistes afin de se décider plus tard est un conseil qui semble évident. Mais ce n’est pas forcément la bonne idée si c’est pour vous retrouver dans le même état d’hésitation avec une licence en poche. Mieux vaut choisir une option quitte à changer de voie si au bout de la première année, le choix ne s’avère pas pertinent. Autre idée toute faite qui n’a pas de raison d’être, l’obligation de se déterminer sans se laisser influencer. Si vous manquez d’inspiration, pourquoi ne pas demander à vos amis ce qu’ils comptent faire après le bac, cela pourra vous donner des idées pour votre propre avenir. Il ne s’agit pas de se laisser influencer pour choisir son orientation mais la perspective de ne pas perdre ses copains de vue après le bac, d’étudier en bonne compagnie, de réviser et de bûcher ensemble peut être plus motivant pour certains élèves qui fonctionnent à «l’affectif».

Posez-vous les bonnes questions

Choisir la bonne orientation implique de combiner deux paramètres: d’une part vos envies et d’autre part vos capacités. Faites un bilan réaliste de votre niveau scolaire, des matières dans lesquelles vous avez de bons résultats et de celles qui vous intéressent. Posez-vous les bonnes questions: avez-vous du goût pour les études , êtes-vous prêt à y consacrer plusieurs années? Tout le monde n’est pas fait pour des études longues. En avez-vous les capacités, l’envie mais aussi les moyens financiers? Ou préférez-vous ne pas trop tarder à entrer dans la vie active? Auquel cas des études courtes sont plus adaptées à vos projets de vie. Faire preuve de lucidité est nécessaire et indispensable pour vous permettre de faire le bon choix.

Inspirez-vous des modèles autour de vous

Quels sont les êtres humains dont vous admirez le parcours et le métier? Qui a, selon vous, réussi sa vie? Qui pourrait vous inspirer, devenir une sorte de modèle, un référent à vos yeux? Il peut s’agir de personnes de votre famille ou de professeurs que vous admirez, de personnalités connues et même de héros de fictions. Ce qui compte c’est de trouver des gens qui travaillent dans des domaines d’activité qui suscitent votre enthousiasme. Et une fois que vous avez trouvé votre «modèle», vous marcherez dans ses pas, vous ferez les efforts nécessaires pour arriver au même résultat que lui. C’est un excellent moyen de se motiver!
Profitez-en pour demander à vos proches qui vous connaissent bien, comment ils vous voient, quel métier pourrait vous convenir selon eux. L’image que les autres ont de vous peut vous éclairer.

Visualisez-vous dans 10 ans

Qu’est-ce que vous aimeriez devenir plus tard? Pour le savoir, imaginez-vous dans dix ans, comment vous voyez-vous? Qu’est-ce qui pourrait faire de vous un homme heureux? Gagner beaucoup d’argent? Barouder aux quatre coins du monde? Devenir un artiste reconnu? Réussir en politique? Aider les démunis dans des missions humanitaires? Soigner et aider les autres? Diriger une multi nationale? Défendre les causes perdues? Vous engager dans l’armée? Vivre à la campagne, en pleine nature au contraire dans une mégapole? Ne vous censurez pas, laissez parler votre imagination, vos fantasmes, vous aurez grâce au rêve éveillé, une piste sur vos aspirations profondes. Les rêves peuvent devenir réalité si on s’en donne les moyens.

 

Je ne trouve pas de travail, dois-je faire un autre master ?

Je ne trouve pas de travail, dois-je faire un autre master ?

Psychologue et coach pour les jeunes, Catherine Marchi répond aux questions des lecteurs du Figaro Etudiant. Cette semaine, Soukaina, 24 ans, ne trouve pas de travail et pense faire un autre master.

La question de Soukaina, 24 ans: «Je ne trouve pas de travail, dois-je faire un autre master?»

«Je suis ingénieur agronome, j’ai un master en management des ressources forestières que j’ai fait au Portugal. Avec toutes ces compétences, je postule, je passe des entretiens mais je n’arrive pas encore à décrocher un boulot. Je ne sais pas pourquoi, sachant que j’aime bien mon domaine d’études. Du coup j’ai réfléchi et j’ai pris la décision de faire un autre master en France pour avoir un nouveau diplôme qui peut-être m’aidera à obtenir un travail plus facilement. Je ne sais plus quoi faire, je suis perturbée. Je vous prie de bien vouloir m’aider».

1. Croyez en vous car il existe des leviers sur lesquels vous pouvez appuyer pour changer la donne.

Vous recherchez effectivement sans succès un job depuis plusieurs mois,. Mais ce n’est pas vous personnellement que vous devez remettre en cause, c’est votre méthode de recherche. Ne vous dites pas que le problème vient de vous, que vous n’y arrivez pas, que vous n’avez pas obtenu les bons diplômes. Vous avez les diplômes nécessaires et suffisants pour exercer le métier que vous avez choisi et qui vous plaît. La preuve: vous décrochez des entretiens! N’essayez pas de vous sortir de cette situation difficile en vous «réfugiant» dans de nouvelles études. C’est ce qu’on appelle en langage populaire «reculer pour mieux sauter». Cela ne vous aidera pas car le même problème risque de se poser à la fin de ce nouveau cursus. Entrer dans la vie active est certes difficile mais c’est possible. Croyez en vous car il existe des leviers sur lesquels vous pouvez appuyer pour changer la donne.

2. Analysez les raisons de vos échecs

Les entretiens ne se sont pas bien passés et n’ont pas eu l’issue escomptée. Considérez chaque tentative, chaque entretien non pas comme un échec mais comme une expérience constructive qui va vous aider à mieux réussir la fois d’après. Analysez ce qui s’est passé, ce que vous avez dit, les questions posées, les remarques du recruteur. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné? Qu’est-ce que vous auriez pu répondre ou dire de plus efficace? Qu’avez-vous oublié de mettre en avant? Cette prise de recul vous aidera à progresser.

3. Traquez les ruminations négatives

Les pensées négatives du genre: «Je n’y arriverai jamais», «c’est trop dur», «je ne suis pas à la hauteur», «je n’ai pas les bons diplômes», ont pollué votre mental. Il va falloir vous en débarrasser. Dès que vous sentez le découragement vous envahir, réagissez. Saluez mentalement ces pensées: «Ah, revoilà la tirade d’auto dévalorisation, je me reconnais bien là». Et enchaînez immédiatement sur des pensées positives: «J’ai autre chose à faire que de me laminer le moral. Par exemple réfléchir à ce que je peux mettre dans mes lettres de motivation.» Et entrez immédiatement dans l’action, sortez du mode «rumination mentale» pour y substituer le mode «réalisation».

4. Travaillez votre «storytelling»

En entretien, les premières minutes sont déterminantes, c’est une évidence et vous n’aurez pas deux fois l’occasion de faire une première bonne impression face à un recruteur. Pour créer de l’intérêt réfléchissez en amont: qu’est-ce que je pourrai dire pour l’intéresser et le persuader que je suis la bonne personne pour ce poste? Oubliez les présentations toutes faites et construisez le storytelling de votre parcours. Il ne s’agit pas de travestir la réalité mais de vous raconter de façon positive et attrayante aux yeux d’une personne qui ne vous connaît pas. Commencez la présentation par ce que vous êtes aujourd’hui, parlez de votre parcours en trouvant un fil rouge à tout ce que vous avez réalisé. Pourquoi l’agronomie? Pourquoi les forêts? Votre évolution doit être cohérente. Mettez en lien vos études, vos loisirs, vos envies personnelles, votre curiosité, vos traits de caractère, vos stages, vos choix. Il faut surtout éviter de donner l’impression à votre interlocuteur que vous êtes une «touche à tout» et que votre parcours est dispersé. Personnalisez votre parcours avec des anecdotes personnelles. Soyez enthousiaste, convaincante , courte et concise. Vous avez trois minutes maximum pour dérouler votre parcours.

5. Ciblez précisément l’entreprise et la personne que vous rencontrez

Réussir son entretien d’embauche nécessite une enquête préliminaire. Réfléchissez au positionnement du job pour lequel vous postulez. Faites le tour des réseaux sociaux pour glaner le maximum d’informations sur l’entreprise et sur le recruteur. Renseignez-vous sur les valeurs de la société, la culture d’entreprise, ses récents succès. Demandez-vous ce que vous (et personne d’autre) pouvez apporter de spécifique à cette entreprise. Contextualisez , identifiez vos atouts non pas en général mais dans cette situation précise. Mettez en avant vos compétences, votre sérieux, votre motivation, expliquez en quoi votre formation est riche, complète et adaptée au poste. Votre recruteur doit se dire que votre candidature n’est pas un hasard mais un choix.

6. Filmez-vous en simulation d’entretien d’embauche

Imaginez les questions que le recruteur va probablement vous poser et préparez les réponses. Entraînez-vous, seule ou avec une amie, à vous exprimer clairement et avec assurance. Plus vous saurez «votre texte» et moins vous vous sentirez démunie lors de l’entretien réel. Faites comme si vous étiez en situation de recrutement et filmez-vous. Contrôlez votre élocution, votre vocabulaire, votre débit de parole. Entraînez-vous à sourire, à laisser des silences pour que la personne en face puisse vous poser des questions.

 

 

D’où vient la peur de réussir, le syndrome qui provoque l’échec aux examens ?

D’où vient la peur de réussir, le syndrome qui provoque l’échec aux examens ?

Face aux examens, il existe une peur, insidieuse, qui conduit tout droit à l’échec, c’est la peur de réussir. Découvrez la vidéo coaching de Catherine Marchi, psychologue et coach scolaire, en décrypte les causes.

Il existe un syndrome bien connu du sportif qui le jour J va tout saboter, ratant de peu la gloire d’être en haut du podium. C’est le syndrome Poulidor, l’éternel 2 ème du Tour de France des années 60 et 70 . Ce qu’on sait moins, c’est que ce syndrome touche aussi les étudiants. Tout jeune qui a pour objectif de réussir un examen révise à fond pour y arriver et pour être prêt le jour J. C’est une démarche logique qui, en principe, doit mener au succès. Mais il peut arriver qu’après tous ces efforts, la réussite escomptée ne soit pas au rendez-vous. L’énergie positive s’en va, l’élève piétine, procrastine et échoue alors qu’il avait tout pour réussir. Avant de prendre les mesures qui s’imposent, il faut apprendre à mieux connaître ce phénomène.

Cause numéro 1: un manque de confiance en soi

La peur de réussir s’explique par un sentiment d’imposture, la croyance de ne pas mériter le succès. La personne est intimement persuadée que les autres vont la juger négativement si elle réussit, l’accuser d’avoir eu de la chance, de ne pas être à la hauteur. Ces doutes sur sa légitimité à faire partie des gagnants est la manifestation d’un manque chronique de confiance en soi. C’est ce qui déclenche le processus d’auto-sabotage qui mènera à l’échec. Celui qui manque d’estime de soi a intégré le message entendu maintes fois dans son enfance qu’il n’arrivera jamais à rien. Au moment de réussir, il reprend à son compte la dévalorisation des autres, il se dévalorise et échoue.

Cause numéro 2: la peur du changement

Outre le manque d’estime de soi, la peur du changement peut également induire la peur du succès. Réussir un concours, obtenir un diplôme, implique forcément une nouvelle orientation dans sa vie. Passer d’un statut d’étudiant de fac à celui prestigieux d’avocat ou de médecin peut être source de stress. Passer de la vie de lycéen à la prépa ou la Fac, quitter le confort relatif de la vie étudiante pour trouver un job, oblige à abandonner une situation qu’on connaît bien et qu’on maîtrise pour se lancer dans l’inconnu. D’où des interrogations: est-ce que j’en ai vraiment envie? Est-ce que je vais avoir encore du temps pour voir mes amis? Est-ce que je ne me suis pas trompé de voie? Quel va être mon avenir? Toutes ces interrogations sur les nouvelles responsabilités à assumer provoquent une forte angoisse et un blocage. La peur du changement va souvent de pair avec la peur de la séparation. Réussir son objectif c’est mettre fin à un cycle, c’est se séparer de ses copains, dire adieu à son adolescence et ce n’est pas toujours facile.

Cause numéro 3: un sentiment de culpabilité

Aussi étrange que cela puisse paraître, réussir peut déclencher chez certains une forte culpabilité. Tout se passe comme si ces étudiants n’avaient inconsciemment pas le droit de réussir. Comme s’ils ne s’autorisaient pas à faire mieux que leurs parents qui eux, n’ont pas fait d’études. Il n’est pas simple d’assumer d’être différent des autres membres de sa famille, de sortir du lot, de devenir important. Cela peut créer de la culpabilité et la crainte d’être rejeté par ses proches voire de ne plus être aimé par sa famille et ses anciens amis parce qu’on est en décalage par rapport à son milieu d’origine.

Cause numéro 4: une colère inconsciente

La peur de réussir peut aussi venir d’une colère inconsciente latente et jamais exprimée contre un projet de vie imposé par les parents ou la culture familiale. Le sentiment négatif et agressif déclenché par le fait de ne pas choisir sa propre destinée se retourne contre soi-même. Pour ne pas se plier à un désir qui n’est pas le sien, la personne en colère a recours à l’auto-sabotage.

Comment s’en sortir?

Pour surmonter la peur et le stress, revenez à votre base dès qu’ils surgissent. Reformulez votre objectif, pensez au chemin parcouru, à tous les efforts fournis pour en arriver là. Faites un tableau avec deux colonnes, d’un côté les avantages de la réussite et de l’autre côté les inconvénients consécutifs à la réalisation de votre projet. Vous verrez que le positif l’emporte largement et cela vous remotivera. Autre solution: visualiser sa réussite sous forme d’image mentale, afin de s’habituer aux conséquences de celle-ci. Un étudiant en droit peut s’imaginer en robe d’avocat en train de plaider. Petit à petit l’idée fera son chemin, et le fait de devenir avocat ne lui fera plus peur. Si l’idée de réussir le concours de Polytechnique paraît intimidante, il faudra s’imaginer en train d’annoncer les résultats à sa famille, à ses amis, à défiler sur les Champs Élysées… Enfin, soyez adepte de la méthode Coué: «Je vais réussir, j’ai le niveau, je suis le meilleur».